La théologie politique de Jean Baptiste METZ

La théologie politique de Jean Baptiste METZ;

en quoi est-elle une théologie fondamentale

et quel peut être son apport pour

la théologie africaine ?

INTRODUCTION

« Soyez toujours prêts à justifier votre espérance devant ceux qui vous en demandent compte » (I Pierre 3, 15). Le besoin et la nécessité d’être toujours prêt à donner une réponse logique, clair et crédible aux interrogations que suscite la foi chrétienne chez les gens a conduit les chrétiens, loin de rester inactifs à attendre passivement qu’un miracle se produise pour que toutes les inquiétudes éveillées par la foi soient résolues brusquement, à réfléchir et à produire des réflexions eux-mêmes sur ce qu’ils croient afin de donner des réponses intelligentes et intelligibles aux questions existentielles auxquelles ils sont parfois confrontés.

C’est ainsi que Saint Pierre, vu l’allure où allaient les choses dans ces débuts de la foi chrétienne, a préféré mettre les chrétiens en éveil. Il ne sera donc pas moins impossible qu’à la suite des Apôtres, la foi chrétienne fasse encore objet de critique jusqu’aujourd’hui. En effet, comment saisir le sens d’une révélation dans un monde où règne l’injustice et où les gens meurent de faim ? Quel sens a le message chrétien pour le monde ? Ces questions méritent des réflexions approfondies qui tiennent compte du contexte, et de l’histoire. C’est alors que la théologie comme «discours sur Dieu » se révèlera indispensable pour la religion.

Définie au Moyen Age par Saint Anselme comme « Quête de l’intelligence de la foi », la théologie se décline au pluriel et la théologie fondamentale n’en est qu’une branche. Cependant, si toutes les théologies sont discours sur Dieu, toutes n’ont pas les mêmes tâches. La nécessité de conserver l’identité chrétienne tout en étant crédible et significatif revient à la théologie fondamentale comme une tâche particulière, indispensable et fondamentale pour toute la théologie. La Révélation et sa crédibilité étant des objets fondamentaux de la foi chrétienne, la théologie fondamentale se retrouve alors comme gardien de la foi face au monde. Cependant, une réflexion essentiellement théorique dans un contexte des Lumières et du Marxisme, suffirait-elle pour faire face efficacement à l’esprit critique couplé de pratique du monde moderne? La théologie fondamentale pourrait à elle seule assurer son rôle de gardienne de la foi dans un monde où l’acceptation de la théorie ne passe plus que par des démontrassions concrètes, pratiques et palpables ?

Face à ces interrogations pertinentes, va surgir une nouvelle théologie politique qui aura pour tâche la déprivatisation de la foi et le développement d’un rapport nouveau entre la théorie et la praxis. En ce sens, la théologie politique ne serait-elle pas un renfort fondamental pour la théologie fondamentale au point qu’elle parait elle-même une théologie fondamentale? Ne est-ce pas ainsi que la religion pourrait véritablement faire face aux exigences contextuelles de la modernité qui demandent que toute la théologie ait une nouvelle façon d’aborder la réalité? Quelle pourrait être alors la part de la théologie africaine dans le paysage de la théologie?

Dans ce développement, nous aborderons trois grands points qui nous conduiront d’abord à comprendre la théologie fondamentale, ensuite la théologie politique de Jean Baptiste METZ qui se conclura par son caractère fondamental et enfin la théologie africaine et sa part dans la nouvelle théologie politique.

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